Christian Petzold raconte une période historique que bien des films ont tenté d'aborder de différentes manières (Good Bye Lenin!, La vie des autres pour les plus connues). Ici, il ne s'agit pas exclusivement de Berlin, mais bien d'un sentiment de déchirure. Le conflit entre l'Est et l'ouest n'est pas montré explicitement. Le film passe par plusieurs états qui mettent en scène ce conflit : la colère, la rébellion, le doute et le dévouement.
Le film ne déborde pas de paroles où de scènes trop dramatiques, ce qui lui donne une crédibilité et une fraicheur très agréable. Le décor magnifique y contribue également. D'ailleurs le calme de la campagne, de ses champs et ses forêts contraste avec la mer agitée et ses vents violents, prévoyant l'arrivée d'un choix inévitable, prendre le large et déclarer une tempête où rester et prendre racine.
Nina Hoss interprète Barbara qui représente cette nouvelle femme des années 80. Une femme indépendante et déterminée. Fidèle actrice de Christian Petzold, il lui donne ici son plus beau rôle. Rien que par sa présence, Barbara transporte le film. Je félicite la mise en scène qui à chaque plan arrive à la sublimer. Pourtant, comme le souligne André, le docteur qui travaille à ses côtés, elle est très froide. On l'oubli vite, grâce au dévouement qu'elle montre envers l'hôpital et en particulier envers une jeune fille qui devient sa patience, voire une fille de substitution. Une belle relation qu'aucune parole ne perturbe.
Une histoire d'amour, une histoire de l'Histoire, mais une lecture possible : celle d'une femme et d'un choix. Bien que la période historique soit très précise, "l'idée" est toujours d'actualité. Barbara est un film frais qui met du baume au coeur.
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