La chasse aux prix est fini, de quoi savourer tranquillement, mais
aussi de pouvoir enfin parler pleinement de ce film qui a "révolutionné
le cinéma".
Comme une vraie cinéphile (
et amoureuse de Jean
Dujardin) mon devoir était d'aller voir ce film que j'attendais
depuis...longtemps. J'étais sûre de l'aimer, déjà parce que j'aime les
films muets, que j'aime l'acteur et que l'idée était plutôt culottée.
Non
Michel Hazanavicius n'a rien inventé. Les films muets
ça branche
personne, les films en noir et blanc sont catégorisés films d'auteur.
On a mis presque un demi-siècle à s'en dépêtrer, alors pourquoi diable
retournons nous dans le passé
? Pourquoi Michel
? (je m'emporte)
J'ai envie de répondre qu'avec les merveilleuses répliques que le
cinéma nous offre parfois, il n'est pas déplaisant qu'il se la ferme
parfois.
blague à part, c'est un énorme challenge que de tourner
et sortir un film muet en noir et blanc et en 4/3 (
ne l'oublions pas
celui là), alors que la 3D s'intègre de plus en plus dans la philosophie
cinématographique. Challenge relevé, puisqu'il a reçu, pas moins de 69
prix !
THE ARTIST est-il un bon film où est-il porté par l'effet mode
?
(ceci est mon humble avis)
Certes, le scénario n'
est pas des plus révolutionnaires. On retrouve bien le thème de "
Singing in
the rain", ce qui n'est pas déplaisant en soi. Au moment où
le numérique
s'est bien installé dans nos salles, je trouve intelligent de revenir
sur le premier VRAI changement du cinéma et de faire ainsi une sorte de
comparaison historique. La venue du parlant a mis des acteurs dans
l'ombre,
le numérique met des projecteurs au chômage (
c'est un autre débat).
Une jolie romance pour adoucir les moeurs, un chien pour nous faire
rire, le scénario est tout de même bien construit et bien pensé. Ce qui
m'a, par contre, agréablement surpris, c'est qu'il se sert du muet. Il
ne fait pas simplement un film muet, il intègre le muet pour mieux
comprendre
le parlant.
Il se sert du rêve de George Valentin pour faire rentrer du son
: quel meilleur prétexte, alors qu'on s'y attend pas, pour faire intervenir l'angoisse de l'acteur
?
Intégrer
le son ainsi,
mais aussi à la fin du film, ne fait que raconter l'histoire du cinéma,
ce qui, je pense était l'une des idées de Michel Hazanavicius.
Mise à part le scénario, le jeu d'acteur est incroyable. Demander à des
acteurs d'aujourd'hui de jouer comme des acteurs d'autres fois et un
challenge risqué. Compter sur Jean Dujardin par contre est intelligent.
Outre
le fait qu'ils soient bons amis, Dujardin nous a déjà prouvé que son
corps pouvait tout faire. De "Un gars une fille" à "OSS 117" on remarque
son jeu d'expression faciale, ses postures et sa palette de jeu (
parce
qu'il peut vraiment tout faire) !
! Je
n'ai en tête aucun acteur qui aurait pu faire mieux voir l'égaler.
Hazanavicius n'était pas spécialement bien vu des "Grands du cinéma",
certains acteurs non plus (
Bérénice Béjo), et pourtant tout le monde en
parle maintenant. Un effet de mode, surement pas, car c'est eux qui
l'ont inventé.
CHAPEAU L'ARTISTE !!!